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Marylise Lévesque sur le tatami à Beijing

L'étudiante du Campus de Longueuil défendra les couleurs canadiennes en judo

Photo : Andre Ringuette, Freestyle Photography

3 juillet 2008

Martine Grenier

Elle est arrivée 1re au Championnat canadien et 3e au Championnat panaméricain de mai, ce qui lui a valu une place au sein de l'équipe canadienne de judo pour les Jeux olympiques 2008. Marylise Lévesque, étudiante en sciences infirmières au Campus de Longueuil, se prépare pour Beijing.

À la veille de partir pour un dernier entraînement intensif en Biélorussie, en Slovénie, en Espagne et au Japon, l'athlète de 25 ans était tout de même fébrile face à ce grand rêve qui se concrétise aujourd'hui. «Présentement, mon entraîneur m'aide à améliorer ma technique. Je me concentre sur les petits détails, la finition, la précision des techniques que je connais bien», précise cette athlète qui a de nombreuses compétitions internationales à son actif : 1re à l'Omnium des États-Unis en 2005, 1re à l'Omnium de la Finlande en 2006, 2e au Championnat du monde universitaire en 2006, 1re au Rendez-vous Canada en 2007, et 5e à l'Open de Chine en 2007, pour ne nommer que celles-là.

Originaire de Saint-Pacôme dans le Bas-du-Fleuve, l'athlète quitte la région à l'âge de 18 ans pour venir s'installer à Longueuil et s'entraîner à Varennes. Couronnée championne canadienne junior en 2002, elle se démarque parmi les siens et décide deux ans plus tard de joindre les rangs du Club de judo Shidokan qui forme l'équipe nationale à Montréal.

Celle qui a choisi ce sport pour d'abord suivre ses amies à l'âge de huit ans a vite eu la piqûre et n'a pas lâché depuis. «En 2004, j'ai regardé les Olympiques à la télévision et je me suis dit que les prochains, il n'était pas question que je les regarde à la télé, il faut que j'y sois», affirme cette fille énergique au regard calme et serein.

Marylise Lévesque
Marylise Lévesque

Dès 2006, elle s'est mise à travailler en fonction des Jeux, car elle avait atteint certaines normes établies par Judo Canada comme espoir olympique. Inscrite au baccalauréat en sciences infirmières depuis 2003, la jeune femme de 25 ans essaie de concilier sa carrière d'athlète et ses études en établissant un horaire à temps partiel qui lui permet de s'entraîner 18 heures par semaine et de participer à plusieurs compétitions internationales. «Je veux être infirmière, mais je veux aussi maintenir ma carrière d'athlète jusqu'aux Jeux de 2012», précise celle qui aimerait enseigner les soins infirmiers plus tard dans un cégep.

Seule femme au sein de l'équipe olympique de judo, elle se sent prête à relever le défi, mais compte aussi beaucoup sur l'expérience d'un de ses coéquipiers et de son entraîneur Nicolas Gill, qui ont chacun participé à quatre compétitions olympiques jusqu'à maintenant. Ses nombreuses compétitions au niveau international lui donnent aussi une bonne idée des rivales qu'elle devra affronter. «Les Françaises et les Allemandes ont de grosses équipes et elles sont fortes. L'important, c'est d'avoir un côté tactique et stratégique qui soit bien établi selon l'adversaire que tu rencontres», précise la ceinture noire. Et lorsqu'on lui demande comment elle se sent face au public chinois, elle répond : «Les Chinoises ont gagné pratiquement partout où elles sont passées. Elles ont beaucoup de profondeur dans leurs équipes et font beaucoup d'heures de pratique. Elles vont récolter beaucoup de médailles. C'est sûr que le judo est bien connu et valorisé par la population orientale. Ce n'est pas tant parce qu'ils connaissent plus le judo que les Canadiens, mais bien parce qu'ils sont plus nombreux à supporter leurs équipes», précise la Québécoise, qui ne veut surtout pas se laisser impressionner. D'ailleurs Judo Québec a déployé des efforts pour mieux faire connaître le sport avec, entre autres, des capsules humoristiques sur YouTube et un groupe sur Facebook.

À quelques semaines de l'évènement, l'athlète est optimiste. «Je veux pouvoir en sortir fière de moi, j'ai tout donné, je me suis entraînée fort pour ça et je ne veux pas avoir de regrets», dit celle qui espère se classer parmi les sept ou cinq premières au monde dans la catégorie des moins de 78 kg. Les compétitions de judo des Jeux de Beijing auront lieu le jeudi 14 août.